Amours Chiennes (2000)

Culte à découvrir : Amours Chiennes, le premier film de la Trilogie de la Mort, d’Alejandro Gonzalez Iñarritu

 

 

Distribution : 

 

Emilio Echevarria (El Chivo)

 

Gael Garcia Bernal (Octavio)

 

Goya Toledo (Valeria)

 

Alvaro Guerrero (Daniel)

 

 

Sortie cinéma :

 

14 mai 2000 (Festival de Cannes)

 

 

 


 

 

Fort de ses 4 Oscars pour Birdman et 3 autres pour The Revenant, entre autres prestigieuses récompenses, le réalisateur mexicain avait déjà fait parler de lui pour Biutiful en 2010, offrant ainsi à Javier Bardem le prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes.

 

Personnellement, je préfère de loin sa Trilogie de la Mort, qui est à mes yeux un magnifique kaléidoscope humain. A travers ces trois films, indépendants les uns des autres mais très proches dans leur traitement et les thèmes qu’ils soulèvent, Iñarritu livre un véritable chef d’œuvre. J’ai toujours aimé les films choraux, j’ai toujours cette impression de voir plusieurs films en un. Les histoires se côtoient sans lien apparent, puis finissent par se croiser de manière plus ou moins subtile.

 

Le premier film de la trilogie, Amours Chiennes (Amores Perros), sorti en 2000, est un film de langue espagnole, à petit budget et avec des acteurs peu connus au casting. On notera cependant la présence du désormais internationalement acclamé Gael Garcia Bernal dans le rôle d’Octavio, un jeune homme amoureux de sa belle-sœur, qui décide de gagner de quoi s’enfuir avec elle dans des combats de chiens, grâce à son rottweiler Cofi, qui devient un as de la bagarre. Tandis qu’Octavio fait fortune, son frère Ramiro gagne sa vie en commettant des hold-ups en plus de son job alimentaire. Puisqu’il est aussi impulsif et violent avec sa femme et son bébé, on imagine qu’Octavio n’aura pas de mal à la convaincre de le quitter.

 

Comme on peut s’en douter, tout ne se passe pas comme prévu. Et à travers un accident de voiture, le destin d’Octavio croise celui de Daniel et Valeria, sans doute la moins intéressante des trois protagonistes. Daniel a quitté sa famille pour commencer une nouvelle vie avec la jeune femme mais leur idylle souffre vite des conséquences de l’accident dans lequel Valeria a été grièvement blessée. Comble de malchance, Richie, le petit chien de Valeria, s’engouffre dans un trou dans le plancher et de manière un peu tirée par les cheveux, ne semble pas retrouver son chemin jusqu’à elle. On peut y comprendre une métaphore quant au test de la relation de couple, puisque les deux tourtereaux s’éloignent et doivent apprendre à s’aimer pour les bonnes raisons.

 

Lors de l’accident, nous faisons aussi la connaissance d’El Chivo, un vieux marginal qui n’aime que ses chiens et sa fille, qu’il ne connaît pas et se contente d’observer de loin. El Chivo n’a que peu de scrupules et gagne sa vie en tant que tueur à gages au rabais. Mais il a de la compassion pour la gent canine, comme il le prouve en ramenant Cofi le chien, grièvement blessé, pour le soigner, non sans avoir d’abord délesté Octavio du reste de sa fortune durement gagnée à la sueur de la truffe de son rott. Mais là non plus, les actions « charitables » du vieil homme ne sont pas sans conséquences.

Amours Chiennes est un film sombre, dans lequel la rédemption tient peu de place. Mais il est intéressant de voir comment le destin des protagonistes s’entremêle avec celui des chiens, combien la loyauté des animaux est supérieure, même dans la souffrance, à celle des hommes. L’amour est traître, illusoire. Qu’il soit romantique, parental, fraternel, l’amour n’est pas une science exacte et peut échouer et mener à la haine ou à l’indifférence. Dans ce film poignant, le chien devient un miroir brut de l’humain et teste les limites de sa capacité à aimer.

 

 

 

 

 

21 grammes, le deuxième film de la trilogie reprend un concept similaire en liant étroitement les destinées de trois personnes à travers un accident de voiture. Le budget n’est pas le même : cette fois, Iñarritu peut s’offrir les services de Sean Penn, Naomi Watts, Benicio del Toro et Charlotte Gainsbourg. Un excellent film également.

 

 

 

 

 

 

 

Babel, le troisième film, est doté d’un casting tout aussi bankable, avec Brad Pitt et Cate Blanchett en tête d’affiche et le retour de Gael Garcia Bernal. Les histoires se croisent entre le Mexique, le Maroc et le Japon. Un très bon film qui clôt parfaitement la trilogie.

 

 

Mais mon préféré reste sans conteste Amours Chiennes. Un petit bijou de cinéma, bien trop méconnu à mon goût !

 

Rédigé par EclectiGirl
Rédigé par EclectiGirl

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