Salyut-7

Le 19 avril 1982, est lancée par l’URSS la dernière station spatiale du programme Saliout, Saliout-7. En juin 1985, tout contact avec la station est soudainement perdu, plus rien ne fonctionne et la station se retrouve en roue libre, en orbite basse autour de la Terre, risquant de s’écraser à la surface de la planète sans qu’il soit possible de déterminer où sa chute la mènera et le nombre de morts qu’elle causera.

Une seule solution dans un climat de guerre froide où les américains peuvent décider à tout moment de prendre les choses en main, au risque de briser l’équilibre précaire entre les deux puissances mondiales : envoyer un équipage dans l’espace pour se rendre compte des dégâts, réparer la station si possible ou la détruire pour éviter que la technologie ne tombe entre les mains des américains.

Le film Salyut-7, revient sur cette mission de sauvetage sans pareil, en romançant comme il faut l’Histoire pour en faire une histoire visuellement et scénaristiquement délectable.

 

L’ingénieur Viktor Alyokhin est choisi pour faire partie de l’équipage mais il manque un pilote à la mission. Un pilote d’exception puisqu’il va falloir amarrer la navette à une station dont on a perdu tout contrôle et qui tourne sur elle-même sans schéma précis. Le commandant Vladimir Fyodorov, mis à pied après avoir vu une étrange lumière dans l’espace, ce qui a failli coûter la vie à sa coéquipière, est le seul à en être capable. Ce qui donnera lieu à un exploit technique dont on parle encore aujourd’hui et qui ne sera pas le seul de cette mission.

 

Nos deux héros auront à combattre le froid extrême, le feu, le manque de sommeil et les obstacles mis sur leur route pas Saliout-7. Bien sûr, ceux qui se sont renseignés sur le fait historique connaîtront le dénouement mais cela n’enlève rien au charme et à la tension du film.

Salyut-7 se savoure d’un bout à l’autre et c’est ce qui en fait un grand film. Certains le comparent à Gravity mais n’ayant pas vu ce dernier, je vous laisse juger. Il a en tous les cas fait l’unanimité lors de sa diffusion aux Utopiales 2017, Festival international de Science-fiction de Nantes et y a reçu le prix du jury ainsi que celui du public pour la compétition internationale de longs-métrages qui comptait cette année 9 films.


Les images de l’espace sont magnifiques, celle de la station et les effets d’apesanteur aussi ! Les personnages sont attachants, drôles, émouvants. Difficile de ne pas les aimer. 

Certains critiqueront le manque de femmes mises en avant mais je ne suis pas de cet avis. Le film commence tout de même par la première sortie extra-véhiculaire d’une cosmonaute, Svetlana Savitskaya. Les femmes sont omniprésentes bien qu’elles n’aient pas de rôle principal mais il s’agit d’un film retraçant des faits historiques, il ne faut pas l’oublier. Les femmes des cosmonautes ne sont pas de pauvres créatures sans défense qui attendent leur mari en pleurant, elles restent fortes, acceptant malgré leurs craintes, les rêves d’espace de leurs conjoints. Et le commandement compte aussi plusieurs femmes dans son personnel. Mon petit côté féministe n’a donc pas été traumatisé.

 

Notons que les noms des personnages ont été modifiés par rapport aux noms des véritables cosmonautes ayant mené la mission de sauvetage de la station, pour légitimer, sans doute, tout l’aspect romancé du film. 

 

C’est en tous cas un grand film russe qui connaît déjà un franc succès dans son pays et que je conseille, bien évidemment ! En espérant que nous ayons la chance de voir une sortie en salles françaises prochainement ou au moins une sortie DVD.

 

 

Date de sortie russe : 5 octobre 2017.

 

Réalisateur : Klim Shipenko.

 

 Acteurs :

     Vladimir Vdovichenkov : Vladimir Fyodorov (Vladimir Dzhanibekov)

     Pavel Derevyanko : Viktor Alyokhin (Viktor Savinykh)

     Mariya Mironova as Nina Fyodorova 

 

 

Par Illogical Logic.