MacGyver 2016

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Alors que la saison 1 vient de se terminer sur nos écrans français, il est temps de revenir sur cette nouvelle mouture de la série phare des années 80-90 qui a marqué notre  enfance.

 

 

 

Le matériau d’origine

 

https://s-media-cache-ak0.pinimg.com/736x/38/27/eb/3827eb946c344d2e5398089981577444.jpgCrée en 1985 (quelle belle année) par Lee David Zlotoff, cette série d’action-aventure, mêlant aussi des éléments d’espionnage, compte pas moins de 139 épisodes répartis sur 7 saisons diffusées sur ABC jusqu’en 1992. Par la suite, 2 téléfilms viendront ponctuer la série en 1994.

 

On y suit Angus MacGyver (interprété par le célèbre Richard Dean Anderson) qui travaille comme agent de la fondation Phœnix, dirigée par Peter Thornton (Dana Elcar), et qui a pour but de déjouer toutes sortes de complot et autres missions secrètes aux quatre coins de la planète.

 

La particularité de la série vient de son personnage principal qui déteste les armes à feu et qui peut surtout se sortir de n’importe quelle situation périlleuse grâce à son ingéniosité. Pour ce faire son arme secrète est un couteau-suisse dont il ne se sépare jamais, à l’instar du tournevis d’un certain Docteur. C’est littéralement le pro du système D, il est à même de bricoler tout ce dont il pourrait avoir besoin à partir de rien. Il ne se targuera d’ailleurs jamais d’expliquer en détail tout ce qu’il fabrique sous la forme d’un monologue intérieur (adressé au spectateur) évoquant les souvenirs de ce que lui a appris son grand-père chez qui il a été élevé avec sa mère.

Jack Dalton (Bruce McGuil), quant à lui, est un personnage qui est apparu à plusieurs reprises (19 épisodes en tout), ami de lycée de MacGyver et pilote à ces heures, qui se retrouve toujours dans des histoires un peu louches desquelles Mac doit l’en tirer.

 

 


 

Le nouveau MacGyver

 

Ce sont Paul Downs Colaizzo et Brett Mahoney qui créent cette nouvelle version de 2016.

 

Cette nouvelle série se veut comme la majorité à notre époque beaucoup plus diversifiées au niveau du casting, ce qui entraine quelques changements par rapport aux personnages d’origines.

 

Angus MacGyver est désormais interprété par Lucas Til, que l’on a pu voir récemment dans le film Monster Cars (2017) ou bien la nouvelle trilogie X-Men où il incarnait le rôle d’Alex Summers (Havoc). C’est une version un peu plus jeune du personnage (26 ans ici tandis que Richard Dean Anderson avait déjà 35ans au début de la série) mais le caractère et le look du personnage ont été gardé. Il refuse toujours d’utiliser la moindre arme à feu, porte en quasi permanence son blouson de cuir et ne se sépare jamais de son légendaire couteau de l’armée suisse. Même pour ce qui est de sa coupe de cheveux, on retrouve la même allure mais dans un style plus contemporain (exit la coupe mulet) ce qui donne une bonne remise au goût du jour du personnage. Cependant, contrairement à l’original, il ne travaille plus seul mais au sein d’une équipe dont son vieil ami Jack Dalton est le principal allié et c’est justement là que les plus grandes différences se font sentir.

 

 

 


Le personnage de Pete Thornton laisse sa place à celui de Patricia Thornton, interprétée par Sandrine Holt, toujours en charge de la direction de la fondation Phœnix.

 

Le personnage de Jack Dalton, est interprété par George Eads connu principalement pour son rôle de l’investigateur Nick Stokes de 2000 à 2015 au sein de la série Les experts. Il est la composante musclée (et surtout armée) du duo qu’il forme avec MacGyver sur l’ensemble de leur mission.

 

 

A ces derniers viennent s'ajouter deux autres rôles récurrents que sont Ridley Davis (Tristin Mays) et Wiltz Bozer (Justin Hires). La première est une experte en informatique qui rejoint l'équipe dès le premier épisode. Le second, quant à lui, est le colataire zélé de Mac Gyver qui enchaîne les petits boulots tout en rêvant d'une carrière dans le cinéma. Ce dernier est d'ailleurs une refonte du voisin de Mac.

 

 

 

 


 

Un générique toujours emblématique?

 

Le générique original est inoubliable et la nouvelle version fait de son mieux pour lui rendre hommage. En effet, on remarquera d’entrée de jeu les même premières notes qui nous replongent dans nos souvenirs avant d’abandonner le thème phare pour des nouvelles sonorités beaucoup plus actuelles.

A l’écran, on peut toujours appréciée quelques-unes des mises en place du système D de MacGyver au travers de courts gros plans, d’une très bonne esthétique, mettant l’accent sur l’aspect technique de la série avant de venir afficher le titre de celle-ci. Qui plus est, ce dernier ne se privera pas d’apparaître (dans une police plus sobre et moderne) sur fond d’explosion comme le faisait l’original. Bien que ce dernier plan marque ici la fin de ce générique tandis qu’il ne marquait que la fin de l’intro avant de passer à la partie principale avec la présentation des personnages dans l’original.

 

La durée totale est en effet réduite à une vingtaine de secondes, ce qui pourrait laisser un arrière-goût de trop peu, mais qui bien colle à la sobriété de l’ensemble des génériques actuels.

 

 

Au démarrage de la deuxième saison, la série considère certainement qu’elle a acquis son nouveau public et qu’elle n’a donc plus autant besoin de faire référence à la série originale pour intéresser les spectateurs. Elle opte donc pour un tout nouveau générique qui reprend toujours le nouveau thème mais en change totalement le visuel. Les passages de mise en avant du système D sont toujours là mais le titre de la série a été modifié et apparait désormais à partir d’une mosaïque constituée d’une infinité de ces petits plans « techniques » ce qui donne au tout un côté bien plus numérique et moderne.

Le contexte

 

La série surf sur la vague des reboot des séries et films des années 80-90, cherchant à refaire renaître une license phare en jouant à la fois sur l’aspect nostalgique des anciens spectateurs et la remise au goût du jour dans le but d’attirer un nouveau public. Cela peut être vu comme un manque d’originalité des grandes firmes holywoodiennes en terme de création préférant faire du neuf avec du vieux, tout comme la volonté de faire découvrir aux nouvelles générations des œuvres qui ont marqué leur temps et dont ils ne comprennent plus les références. 

 

Elle nous proposera même un cross-over avec la saison 7 de « Hawaï 5-0 » (2010), elle-même reboot de la série « Hawaï police d’Etat » (1968-1980). Dans lequel Mac et Jack feront équipe avec Chin (Daniel Dae Kim) et Kono (Grace Park) pour aider à sortir des scientifiques coincés dans un immeuble prêt à s’effondrer après un violent séisme.

 

Analyse


En elle-même le résultat final est plutôt pas mal, même si on sent dans les premiers épisodes que la série se cherche encore un peu, le pilote a d’ailleurs eu droit à une deuxième version, la première n’ayant pas réussi à convaincre le panel. Ce que l’on peut comprendre lorsque l’on voit les images du duo MacGyver/Dalton du premier trailer auquel nous aurions pu avoir droit (à gauche) par rapport au résultat final (à droite). J’avoue que personnellement j’aurais eu du mal à y voir un Angus MacGyver digne de ce nom s’ils étaient restés sur leur premier jet.

 

 

La plus grande différence reste cette équipe complète, plus de mission d’infiltration en zone perdue au milieu de nulle part sans aucun moyen de communication et pour seul attirail un couteau suisse (il faut tout de même remarquer que certains épisodes tentent de s’y approcher). Même s’ils se doivent de rester discrets, entre Jack qui ne se déplace jamais sans une arme sur lui, et Riley qui a toujours son ordinateur portable à portée de main, il ne manque que rarement d’un équipement complet.

 

Richard Dean Anderson, lui-même, a émis des doutes sur cette nouvelle version, particulièrement du fait de la présence constante du personnage de Jack et qu’il ne se passe pas un seul épisode sans qu’il se retrouve à tirer dans tous les coins ou à faire exploser quelque chose. Il a aussi indiqué qu’elle perdait ce qui faisait l’essence même de la série, partir d’une petite idée et s’adapter avec tout ce qui se trouve dans l’environnement, et que tout allait beaucoup trop vite avec de l’action dans tous les sens.

 


Cet aspect m’avait paru comme un défaut au départ, mais à bien y réfléchir l’heure n’est plus au héro solitaire tel Mickael Knight au volant de son bolide ou autre David Banner sillonnant les routes à la recherche d’un remède. Cela fait plusieurs années que les séries privilégient les équipes plus ou moins nombreuses, même les super-héros comme Green Arrow, Flash ou Supergirl fonctionnent en équipe de 5-6 personnes maintenant. Au final, cette petite équipe a un petit côté Mission Impossible qui n’est pas pour déplaire. Les intéractions entre les différents personnages fonctionnent bien et aucun ne semble vraiment de trop au côté d’Angus qui, bien que déjà doué dans plein de domaine, se devait à mon sens d’en laisser certains à ses acolytes pour ne pas devenir un personnage trop « cheaté.

 

Et puis le duo MacGyver / Jack fonctionne plutôt pas mal, Jack rempli bien son rôle de soutien. La personnalité de ce dernier relativement opposée à celle de Mac apporte une bonne touche d’humour, notament dans les situations critiques où il finira bien souvent par perdre son téléphone, ses lacets ou la caution de sa voiture de location au détriment d’un bricolage qui leur sauvera la mise. Cela donne également une raison pour notre pro du système D de donner l’explication de ce qu’il met au point car, bien que présente au tout début de la série,  les monologues faisant références à son grand-père se font de plus en plus rare à mesure que la série acquière sa propre identité.

 

 

Quant au fait qu’il soit toujours présent par rapport au personnage d’origine, pour moi il ne se pose pas car le personnage n’est pas vraiment le même. Dans la série originale sa présence était signe de problèmes pour Mac car il était toujours fourré dans des combines un peu tordues, alors que là il fonctionne plus comme un coéquipier tout à fait à même de se dépêtrer tout seul de situation difficile, et même de porter secours à Mac.

 

Cette nouvelle mouture de MacGyver n’est d’ailleurs pas sans rappeler la série « Scorpion », où une équipe de génies, chacun dans leur domaine, résout des problèmes et autres crises par des inventions toutes plus incroyables les unes que les autres usant du matériel à leur disposition. Série qui poursuit actuellement sa quatrième saison outre-Atlantique et qui se laisse agréablement regarder

évidemment nul ne peux égaler la série originale. Néanmoins, comme beaucoup d’autres œuvres, la série est dépendante de son époque. Il est presque évident que si la série initiale sortait de nos jours, soit elle ne fonctionnerait pas (car trop optimiste, aucuns méchants ne meurent vraiment), soit elle serait bien différente de ce qu’elle est (ne serait-ce que par le biais technologique ou aujourd’hui les ordinateurs sont omniprésents alors qu’on en était loin à l’époque) et sans doute plus proche de ce nouveau modèle.

 

Néanmoins, passé le filtre nostalgique qui se délie petit à petit, on s’attache fortement à cette équipe que l’on suit épisode après épisode. Se demandant comment ils vont évoluer au fil de la série. On pourra même noter pour les plus attentifs de petits clins d’œil disséminés ici et là. Comme par exemple dans la première scène où Mac rentre chez lui une réplique de missile sur l’épaule que Bozer a laissé trainer devant l’entrée en prévision de l’utiliser pour un de ses films.

 

 

Pour résumé je dirais que, cette série arrive tant bien que mal à mettre au gout du jour ce personnage iconique même si elle se saura sans doute jamais égaler ce qui a fait le succès de la première. Donc, que vous soyez des fans de la première heure de MacGyver ou que vous soyez juste à la recherche d’une bonne série d’action, je vous invite à découvrir cette série par vous-même (et regarder au moins le premier épisode) sans aprioris et voir si vous accrochez.

 

De plus, bien que plutôt sceptique à la base, je trouve que l’acteur Lucas Til est un très bon choix pour incarner cette version alternativement plus jeune de Richard Dean Anderson.

Rédigé par Dorkan

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