Les frères Sisters, un western signé Audiard

 

Date de sortie : 19 septembre 2018

 

Réalisateur : Jacques Audiard

 

Acteurs : Joaquin Phoenix (Charlie Sisters), John C. Reilly (Eli Sisters), Jake Gyllenhaal (John Morris), Riz Ahmed (Hermann Kermit Warm).

 

Les frères Sisters, en voilà deux qui vont me coller à la peau pendant un moment tant j’ai aimé ce western si particulier.

 

 

 

 

 

Charlie et Eli Sisters sont deux frères qui travaillent à la solde du Commodore, un baron du crime de l’Ouest sauvage. Pour lui, ils tuent sans distinction et sans cupabilité. La mort est leur travail et ils sont les meilleurs dans leur domaine. Lorsque le Commodore les lance sur la trace du chimiste Hermann Kermit Warm qui détient une chose d’une valeur inestimable, ils sont loin de se douter qu’ils s’apprêtent à se lancer dans une quête initiatique qui va tout remettre en question.

 

Lancé en amont, le détective John Morris les informe des déplacements de Warm et a pour mission de le retenir jusqu’à l’arrivée des deux frères. Pourtant, lorsque les frères Sisters parviennent enfin au lieu de rendez-vous, Warm et Morris ont disparu.

 

 

 

Si vous cherchez un film d’action, passez votre chemin, car si action il y a, ce n’est qu’au travers de scènes courtes et brutales destinées à présenter un monde où la violence est la norme et où l’on tue sans véritable raison. Pourtant, dans ce monde en perdition, existent encore des sentiments, moqués, cachés, presque interdits. Et c’est bien de sentiments dont parle ce film. D’amour fraternel d’abord, d’amitié ensuite.

 

 

 

Charlie Sisters se complaît dans la violence depuis son plus jeune âge, elle fait partie de lui. Et son alcoolisme n’arrange rien. Il aime tuer et n’envisage pas de faire autre chose.

 

 

Son grand frère, Eli, est le gentil du duo, même s’il faut relativiser le terme puisqu’il tue lui aussi avec facilité et sans remord. Son unique but, celui qui le retient de quitter sa vie de criminel et de fonder une famille, est de protéger son frère du reste du monde, mais surtout de lui-même.

 

 

Le long voyage à la poursuite de Warm va éprouver leur dynamique, les sentiments qu’ils éprouvent l’un envers l’autre, les changer, leur permettre de se trouver. Mais à quel prix ?

 

 

 

John Morris est un aventurier, plus sensible, moins violent, qui se perd un peu plus à chaque fois qu’il exécute un travail pour le Commodore. Sa rencontre avec Warm, l’homme qu’il doit livrer aux frères Sisters, va le lui faire réaliser et lui ouvrir de toutes nouvelles perspectives.

 

Warm est quant à lui un jeune homme plein d’idéaux, qui rêve d’une société meilleure, sans violence et à qui il est difficile de ne pas s’attacher. Un homme bon qui ne semble pas à sa place dans ce monde sauvage.

 

 

 

Vous l’aurez compris, il s’agit là d’un western tout en émotions viriles enrobées de violence à l’état brut. L’amitié, la fraternité. On ressent pour eux, on éprouve de la peine, de la joie avec eux. Et au final, on aimerait que tout se termine bien pour tout le monde et que l’utopie rêvée de Warm ne soit pas que cela.

 

 

 

C’est aussi une immersion dans cette époque où les villes poussent en quelques semaines sur la route de l’or, où les nationalités venues d’outre-mer se côtoient avec toutes le même but, créer une vie meilleure, où les nuits à la belle étoile ne sont pas forcément une bonne idée…

 

 

Illogical Logic

 

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