Utopiales 2018 : Lifechanger, tuer pour survivre.

Cette année encore, le festival de science-fiction des Utopiales qui se déroule à Nantes nous gâte avec une programmation très riche. Parmi les neuf films présentés pour la compétition internationale de longs-métrages, le canadien Lifechanger est le premier que j’ai pu découvrir.

 

Réalisateur : Justin McConnell

 

Acteurs : Lora Burke, Jack Foley, Rachel VanDuzer, etc.  

 

 

On ne sait pas qui il est, il ne sait pas ce qu’il est. Depuis toujours, il passe de corps en corps dès que celui qu’il habite commence à pourrir. Il change de forme au contact de sa proie, aspirant sa vie, son physique, ses souvenirs et même… ses émotions.

Est-ce un être humain ? Un monstre ? Autre chose ? 

 

Au début, les corps qu’il habitait duraient des années et il pouvait vivre les vies de ses victimes comme si c’étaient les siennes. Mais pourquoi, à présent, ces corps d’emprunts se décomposent-ils si vite ? Pourquoi doit-il tuer, encore et encore, de plus en plus souvent, pour survivre ? Tuer sans remords car sa survie est tout ce qui l’importe. En tous cas, c’est bien ce qu’il nous semble au premier abord.

 

Car il maintient une constante, quelle que soit la vie qu’il revêt : un bar avec un chien qui le reconnaît toujours et surtout… une femme. Une femme qui, tous les soirs est seule assise au bar et envers laquelle il entretient une obsession que l'on ne saisira vraiment  qu'au moment du dénouement. 

Même si le thème du monstre qui vole le corps de ses victimes pourrait faire penser à un film horrifique, on s’habitue assez vite au gore et aux corps en décomposition. On s’y attend et ce film me fait plutôt penser à un thriller avec un personnage en cavale qui laisse des cadavres derrière lui et essaie d’échapper à la police. Le rythme cadencé fait lui-même plus penser à ce genre. Il reste donc accessible pour ceux qui n’apprécient pas les films de nature plus effrayante (comme moi).

 

 

Si ce film n’est pas une révélation, il n’en reste pas moins très intéressant car on reste accroché à l’intrigue en se demandant ce qu’il va advenir de ce monstre qui peut rester de moins en moins longtemps dans ses corps d’emprunt et dont on sent, dès les premières minutes, la fin proche. Sa relation aux familles des victimes dont il revêt l'identité est aussi bien développée et on s'inquiète d'ailleurs  parfois pour elles (à tord ou à raison).  

 

 

Quand à la scène finale, c’est probablement celle qui m’a vraiment fait apprécier Lifechanger dans son ensemble. Une scène surprenante qui remet tout le sens du film en perspective : Tuer pour survivre ? A quel prix ? Et peut-on rester soi-même en vivant la vie des autres en assimilant jusqu'à leurs émotions ?   

 

 

Par SilverScreen.